_0 £red Le participe en latin
À la différence du français qui n'en compte que deux, le participe présent (actif) et le participe passé (passif), le latin en comporte trois :
- le participe présent (actif) ;
- le participe parfait (passif, comme le participe passé français auquel il correspond) ;
- le participe futur (d'un usage, il est vrai, moins courant que les deux autres) qui est actif.
i|On les étudiera dans l'ordre qui va du plus simple au plus complexe du point de vue de la morphologie.__
_1 $blue 1. Le participe parfait (passif)$
Il est important de lui donner un autre nom qu'en français en raison de l'idée d'antériorité qui est la sienne par rapport à un fait de référence, également situé dans le passé, qu'il possède et qui n'existe pas en français :
bi|amatus|bi sera traduit par i|ayant été aimé|i et non simplement par i|aimé|i.
On se souvient que cela revêt une importance particulière dans la traduction des formes composées du passif.
Il se forme très simplement à partir du radical du supin auquel on ajoute les désinences des adjectifs de la première classe (type bonus, bona, bonum) :
amo, -as, -are, -avi, -atum - > supin = amatum - > radical du supin = amat-
bonus, bona, bonum - > désinences = -us, -a, -um
participe parfait passif = radical du supin + désinences adjectif première classe
- > amat- -us/-a/-um
_1 $blue 2. Le participe futur (actif)$
Il se forme de manière tout à fait similaire, avec simple intercalation d'un suffixe de formation entre le radical du supin et la désinence adjectivale. Ce suffixe est -ur- :
participe futur actif = radical du supin + suffixe -ur- + désinences adjectif première classe
- > amat- -ur- -us/-a/-um
Il s'emploie pour exprimer une action, un événement dont la réalisation est imminente ou alors mêlée de l'idée d'inéluctabilité, de fatalité :
bi|amaturus :|bi i|sur le point d'aimer / destiné à aimé / condamné à aimer.|i
Mais son usage le plus courant consiste encore dans la formation de l'infinitif futur (autre spécificité du latin par rapport au français) avec esse. Celui-ci sera étudié prochainement.
_1 $blue 3. Le participe présent (actif)$
Finalement, c'est le participe présent qui, pour le sens et l'emploi se trouve le plus proche de son homologue français avec lequel il partage également une certaine ressemblance morphologique vu qu'il s'en trouve à l'origine - ce qui n'exclut pas un certain nombre de difficultés liées à sa déclinaison.
À la différence des deux autres participes, formés à la fois sur le radical du supin et sur les désinences des adjectifs de la première classe, le participe présent se forme sur le radical\... du présent et sur les désinences des adjectifs de la deuxième classe, plus précisément sur les faux imparisyllabiques de type prudens -ntis.
_2 $green RAPPEL : la formation des adjectifs de la deuxième classe$
Premier type : parisyllabiques (type omnis, omnis)
Troisième type : imparisyllabiques (type vetus, veteris)
Premier type bis : faux-imparisyllabiques (type prudens, prudentis)
À l'origine, ce type était assimilable au premier : prudentis, prudentis
Dans un premier temps, le -i- intercalé entre le -t- et le -s de la dernière syllabe est tombé, laissant les deux consonnes en contact ;
Puis le -t- s'est effacé devant le -s final, et ce pour les désinences des nominatifs et vocatifs pluriels des trois genres, ainsi que pour l'accusatif singulier neutre (en vertu de la règle des trois cas semblables au neutre).
- > prudentis - > prudents - > prudens
Rappelons également la particularité de l'ablatif singulier des trois types d'adjectifs de la seconde classe :
- en -i aux trois genres pour le type omnis, omis ;
- en -e aux trois genres pour le type vetus, veteris ;
- en -e au masculin/féminin pour le type prudens, prudentis si l'adjectif se rapporte à un nom de personne, mais en -i dans les autres cas (toujours en -i au neutre).
Pour approfondir : http://www.prima-elementa.fr/chap10.html/ .
_2 $green Retour à la formation du participe présent$
Sur ce modèle, se forme le participe présent :
amo, -as, -are, -avi, -atum
- > radical du présent + suffixe -nt- (pouvant se réduire à -n- dans les cas envisagés) + désinence des adjectifs de la première classe de type vetus veteris (sachant que l'ablatif singulier est toujours en -e quel que soit le genre)
ce qui donne :
- > ama + -n(t) + (i)s/(i)s/em/is/i/e/ etc.
Cela pour les verbes du premier groupe ; pour tous les autres, il est en -(i)ens / -(i)entis :
- moneo - > monens
- duco - > ducens
- capio - > capiens
- audio - > audiens
- fero - > ferens
- eo - > iens
On notera toutefois la particularité importante de sum (et de ses composés) dont le participe présent se trouve inusité.